Big Machine [PV]

Cela semble un peu étrange mais le fait que quelqu’un se propose pour lui payer ce verre d’Ice Tea lui redonna le sourire, elle était dans un état d’esprit tellement déshérité, si désespéré que voir un jeune homme venir lui payer ce verre et le faire avec sourire lui remonte quelque peu le moral. Et c’est peut être de ça dont elle a besoin, je m’explique : Depuis Katrina et surtout depuis qu’elle a apprit sa grossesse il y a de cela quelques semaines, Bethany a comme peur de rester trop longtemps avec ses proches, elle a peur de le faire car elle craint de laisser sa langue dépasser ses pensées et ainsi dévoiler à tous, ce qu’elle ne veut pas et ce qu’elle tente de dissimuler. D’un point de vue, beaucoup l’auraient encouragés à faire cela, pour qu’elle soit fixé, pour qu’elle sache à quoi s’en tenir maintenant que la grossesse n’est qu’à son premier stade et moi je dis qu’elle a surement besoin que quelqu’un approuve ce point de vue, elle a tout simplement besoin d’un avis extérieur, un seul lui suffira, ça l’aidera à décider, prendre la décision de tout dire et connaître enfin la réaction de Tony, celle de son père, celle de Maddison, de Sunday, de son oncle et de tous ses proches.
Bethany a toujours eu un petit penchant pour la solitude également, elle a toujours été cette petite fille, fille, jeune fille et à présent jeune femme effacée, qui veut et tient à passer inaperçue. Elle ne pourra par exemple jamais vivre la vie de Sunday Kate Turner, cette cousine qu’elle chérit tant et qui a été comme une sœur pour elle lorsque son père qui perdit toutes ses terres l’envoya vivre ici chez son oncle. Elle ne peut pas vivre sa vie parce que Sunday a toujours quelques photographes sur le dos, certains journalistes scrutent ses moindres fait et gestes surtout ici sa ville d’origine. Non, Bethany tient plus que tout à ce que son cocon à elle reste justement à elle et à elle seule.
Gardant un sourire, Bethany déposa son sac à coté d’elle sur le bar vide avant de ne répondre au jeune homme, amusée mais aussi un peu gênée parce que c’est Bethany et qu’on ne la change pas.

" Vous êtes loin d’imaginer à quel point un simple Ice Tea me fait du bien en ce moment… "

Lorsque sa commande arriva, elle remercia le barman et n’attendit pas longtemps pour en prendre déjà une première gorgée. Bethany fut surprise par l’étonnement du jeune homme lorsqu’elle lui confia que sa tête lui disait quelque chose. Hum, serait-il un peu comme elle ? Toujours assez surprit d’entendre des gens lui dire que son physique leur ait familier ? Peut être, Bethany n’en a aucune idée à vrai dire, elle ne le connaît pas du tout ce jeune homme bien qu’elle le trouve déjà assez sympathique.
Charlie ! Dés que Bethany reçu le prénom du jeune homme, elle effectua une recherche dans sa base de données personnelles, c'est-à-dire, son cerveau, et dans son cerveau c’est la partie images et souvenirs qu’elle fouilla durant quelque secondes avant de hocher positivement de la tête, serrant légèrement les lèvres puis hochant de suite négativement de la tête, se tournant vers Charlie.

" Non…C’est totalement autre part que je vous ai vu ! "

Sourire énigmatique prit alors place au coin de ses lèvres, ça vient, elle s’en souvient, en pleine publication sur un site en vogue pour les ragots et les anecdotes sur les personnalités connues. Charlie y était, et il n’était pas seul. Bethany laissa durée le mystère quelques secondes en reprenant son verre, prenant une nouvelle gorgée.
Ah ! Il voulait connaître son prénom et son nom aussi ? Le mystère ne va donc pas durer longtemps.

" Bethany…Turner ! "

Le Turner fut prononcé sur un ton « révélateur », elle eut un sourire amusée, au moins elle souriait ici et pensait à autre chose.

" Et c’est aux cotés de ma cousine Sunday que je vous ai vu Charlie…Foster n’est ce pas ? "

Quelle coïncidence ! Tomber sur le mystérieux jeune homme pour qui Sunday semble développer un certain intérêt comme un attachement soudain.

" Je pense qu’on peut se tutoyer à présent =) "

Bethany sera toujours reconnaissante envers son oncle et cette autre famille Turner, le père de la jeune femme avait pris la décision d’envoyer sa fille en Nouvelle-Orléans chez son frère car il savait pertinemment que le vie sera plus compliquée pour eux maintenant que la source principale de ses revenues a disparu, et oui, viticulteur, ses terres avaient une importance primordial. Alors refusant de laisser sa fille qui atteint les 12 ans grandir dans un milieu difficile, il choisit tout en sachant que son absence rendra la situation encore plus critique pour lui, il souhaitait voir sa fille grandir dans un milieu plus stable, plus saint et plus prometteur, il savait parfaitement qu’elle sera entre de bonnes mains, qu’ils prendront soin d’elle comme si elle avait toujours vécu avec eux. Bien évidemment, Bethany était contre cette idée, elle refusait d’aller vivre ailleurs, loin de sa maison et de son père qui pour elle était sa seule famille, elle refusait de le laisser seul, petite certes mais elle souhaitait l’épauler et le soutenir dans cette mauvaise phase, peu importe les études, peu importe leur niveau de vie, elle ne voulait pas le quitter. Mais son paternel finit par avoir le dernier mot et Bethany partit en direction de la Nouvelle-Orléans. Si vous lui avait demandé ce qu’elle ressentait durant ce voyage, elle aurait certainement dit : « J’ai peur ! » Sacré Bethany, elle a toujours peur, de quoi ? Des autres, de leurs regards, elle a peur d’elle-même car elle ne se pardonne pas un fait, celui d’avoir causé la mort de sa mère, car pour elle ça sera toujours sa faute et uniquement la sienne, une vie pour une vie, c’est juste horrible. Et c’est certainement cette blessure qui ne s’est jamais refermée qui fait qu’elle a toujours manqué de confiance en elle, toujours douter de ses capacités, de ses jugements et de ses décisions. Et elle continue à douter, tournant en rond dans une spirale qui ne tardera pas à devenir infernal, pour elle, mais peut être même pour ses proches.

Assise, sur ce tabouret, dans ce bar, avec cette musique si agréable en fond, en compagnie d’un jeune inconnu si sympathique, Bethany oubliait, qu’est ce qu’elle oublie ? Et bien ses soucis tout simplement, voir un nouveau visage, entendre une nouvelle voix, discuter un peu avec quelqu’un qu’elle n’a jamais réellement connu lui faisait beaucoup de bien. On dit souvent qu’on trouve parfois plus de facilité à se confier à un inconnu qu’à une personne proche, et bien qu’elle ne se confiait pas, Bethany ressentait ce sentiment, elle était elle-même et sa gêne continuelle commençait à se dissiper au fil des mots prononcés.
Elle connaissait pourtant son nom et son prénom, sa source ? Nul autre que Sunday, sa cousine qu’elle peut considérée comme une sœur. Sunday ne lui parla que brièvement de Charlie car Bethany ne sort plus vraiment trop ces temps-ci, Sunday semble occupée avec pleins de shooting et leurs discussions se font de plus en plus courtes, mais si Sunday lui parle de ce Charlie c’est qu’il doit avoir quelque chose de particulier qui attira le coup d’œil de Sunday pour qu’elle accepte de le revoir. Et en observant le jeune homme qui dégageait beaucoup de charme, Bethany se disait, hum, c’est sans doute sa simplicité qui suscita de l’intérêt chez Sunday, car la connaissant, Charlie ne ressemblait pas aux garçons que Sunday à l’habitude de fréquenter, qu’il soit ami ou autre, il était différent d’eux.
La situation était avouons-le assez drôle et bizarre en même temps, gardant un sourire fort amusé par tout cela, Bethany allait certainement profiter de cette occasion pour faire plus ample connaissance avec comme il le dit, ce mystérieux jeune homme qui fut pris en photo avec Sunday.

" Désolée de te le confirmer mais c’est bel et bien raté ! "

Rigolant et hochant de la tête pour confirmer encore plus ses dires.

" J’avoue, c’est une étrange coïncidence…"

Bethany était de ceux qui se disaient que lorsqu’on rencontre quelqu’un, ce n’est pas juste par hasard, pour elle, chaque rencontre, brève ou plus longue a son importance.

" Mais je pense qu’un jour ou l’autre, on aurait finit par se croiser car apparemment Sunday et toi êtes devenus amis depuis quelques temps non ? "

Elle ne voulait pas être indiscrète mais en savoir un peu plus ne faisait pas de mal.

Lors de sa venue ici, à l’âge de douze ans, Bethany était réellement dépaysée, son seul souhait fut de reprendre l’avion pour retourner chez elle auprès de son père, elle a toujours été extrêmement proche de lui, il a tout fait, tout son possible pour que sa fille ne manque de rien, et il a du faire preuve d’une grande volonté et d’un immense amour pour pouvoir combler ce qui ne peut être comblé : l’absence d’une mère pour sa fille. Plus jeune, Bethany faisait souvent face à une lueur triste dans le regard de son père, il a toujours répondu à ses questions concernant sa mère mais sans pour autant lui révéler la vérité, mais elle finit par l’apprendre, elle lui en voulait, en premier temps, puis, elle comprit qu’il ne voulait que la protéger, qu’il pensait qu’elle était encore trop jeune pour pouvoir encaisser cela, et il avait tellement raison ! Mais Bethany est fragile mais aussi mature, un bon équilibre ? Pas vraiment non, parfois l’une des parties prend le dessus sur l’autre et cela ne débouche pas forcément sur des décisions « réfléchit ». A sa venue, elle avait un peu de mal à se sentir à sa place, même si son oncle avait tout fait pour qu’elle se sente bien, même si son père resta avec elle les deux premiers jours, Bethany était mal, mal dans sa peau, mal dans sa tête, mal sous tous les ongles. L’âge ingrat dit on ? C’est souvent le terme qu’on emploie pour parler de l’adolescence, et cette adolescence Bethany dut la débuter dans un environnement inconnu, elle ne connaissait personne, son père n’arrêtait pas de lui répéter qu’ici aussi, elle a une famille, mais c’était assez dur de le prendre d’entrée avec sourire. C’est aussi à cette période qu’on construit notre personnalité, et les bases sur lesquelles Bethany dut construire la sienne furent des bases pas spécialement stables, évidemment, les Turner la considérait comme leur propre fille, ne faisait pas de favoritisme par exemple entre elle et Sunday, même si sur certains points, il était tout à fait normal que Sunday joue le premier rôle. C’était du temps dont elle avait besoin pour se sentir bien, pour se sentir chez elle. Et le temps l’aida dans cette démarche, Maddison aussi lui a été d’une grande aide dans son intégration, d’ailleurs elle sera certainement surprise de savoir que Charlie connaît également Maddison. Néanmoins, on ne peut décrire la personnalité de Bethany Turner sans souligner sa timidité, sa discrétion et son coté réservé, tout l’opposé de sa cousine Sunday.

Bethany sourit en écoutant la phrase que venait de lui adresser Charlie. Prise en photo ? Elle ? Ah, c’est douté de son pouvoir de discrétion ! Reposant son verre d’Ice Tea à moitié vide sur le bar, son regard fixé sur ses mains, elle passa brièvement sa main dans sa chevelure avant de se tourner vers le jeune homme.

" Pas vraiment non ! Disant que je sais me faire toute petite, passer inaperçue même en compagnie de Sunday n’a jamais été d’une grande difficulté pour moi "

Son sourire fut quelque peu timide, elle savait pertinemment qu’elle a toujours été la fille prudente, pas assez captivante physiquement, trop discrète, quelque peu banal selon certains au temps du lycée. Bref, il y a cette règle qui veut que chacun doit avoir une étiquette, un cliché, et Bethany a définitivement celui de la « réservée ».

De l’étonnement ! C’est ce qu’elle vit sur le visage de Charlie lorsqu’elle sous-entendait que lui et Sunday étaient rendues amis à présent. Peut être dit il ! En même temps, Bethany ne connaissait que les grandes lignes, n’ayant pas discuté avec sa cousine depuis un certain temps.

" Ne te sous-estime pas, t’es plus populaire que tu ne le penses ! "

Son ton fut rempli d’amusement, elle garda également son sourire lorsqu’il lui apprit qu’elle-même venait de lui apprendre quelque chose.

" Ravie d’avoir servit à quelque chose, disant que c’est ma façon de te remercier pour m’avoir gentiment payé ce verre "

Bethany était certes timide, mais dès qu’elle était à l’aise avec quelqu’un, elle laissé place à son naturel. Alors qu’il y avait des gens qui se bougeaient dans le bar, préparant une espèce de scène, sans doute que quelqu’un allait se produire ici pour le festival. Elle but sa dernière gorgée tout en se demandant qui pouvait bien se produire ici, se tournant vers Charlie qui semblait lui aussi distrait par les préparatifs.

" Tu comptes rester ici pour le lancement du festival ? "

La vie est vraiment pleine de surprises, comme ce fut le cas ce jour là pour Bethany Turner, elle avait dans l’idée de sortir prendre l’air, juste faire un tour en ville car elle ne supportait plus de rester encore toute une soirée seule dans cet appartement si vide en l’absence de Tony. Et puis, son regard tomba sur l’affiche du festival qu’organise la ville durant tout un week-end, ses plans changèrent donc, elle n’avait plus envie d’aller faire un tour en ville, mais elle avait besoin d’aller se baigner au J&B and M pour vivre durant une soirée en harmonie avec la musique, pour changer d’air et oublier, oui juste oublier, c’est dont elle avait besoin. Non elle ne fuyait pas, mais une pause était nécessaire pour elle, pour son cœur, pour son esprit, pour son âme, pour tout ce qui la constitue. Arrivée en avance, elle ne se serait jamais douter qu’elle tombera sur Charlie Foster, mystérieux jeune homme prit il y a de cela quelque jours en compagnie de Sunday Turner, au jour d’aujourd’hui elle ne le connaissait que par les quelques paroles de Sunday à son sujet. Et voilà qu’à cette heure, elle discute avec lui en toute tranquillité, même que la compagnie du jeune homme est fort appréciée par la jeune femme. Etrange n’est ce pas ? Elle ne le connaît que depuis quelques minutes et le courant passe si bien entre eux, quelque chose lui dit que quelque part, elle et Charlie se ressemble d’une façon ou d’une autre, peut être que si Beth’ l’avait connu avant, ils seraient devenus de très bons amis. Mais arrêtons avec les suppositions, ça ne sert à rien et il est bien connu qu’avec des « si » à tout bout de champs c’est le monde en son intégralité qu’on peut refaire.
Hum, il passa sa vie en tant qu’inconnu ? Beth’ se retrouvait étrangement lié à cette phrase, à dire vrai cela n’a rien d’étrange car ce fut le cas, et en toute franchise, elle préfère de loin cela, mener sa petite vie déjà bien dure sans être célèbre, non elle ne changera pas sa place, même si elle n’a pas eu vraiment de chance, qu’elle a souffert et qu’elle souffre encore, peut être est ce un prix à payer ? Pour pouvoir vivre à nouveau en paix ? Vraiment trop de questions, et trouver des réponses est chose presque impossible, sans doute une question de temps, alors elle fera confiance au temps, en espérant qu’elle ne sera plus déçu.

" Je te comprends…"

C’est vrai que cela est toujours bizarre de se voir en plein site internet, l’un des plus connus en rumeurs et ragots de stars, pauvre Charlie, il a du être fort surprit par cela.

"Ah, c’est gentil ce que tu dis là, et c’est aussi vrai ! Sunday est une fille si simple et si généreuse…Mais dans le milieu du mannequinat, les gens ne prennent pas vraiment la peine ou le temps de se connaître…Malheureusement …"

Sunday a sûrement du faire de l’effet à Charlie, ce n’est pas les paroles qu’il dit qu’il laisse Beth’ pensait cela, non, c’est la façon dont il a introduit ceci dans sa réponse, la façon dont il parle d’elle, mais, elle ne veut pas rentrer dans un sujet si délicat et qui ne la regarde pas, surtout qu’ils ne se connaissent que depuis quelques minutes, et même si le courant passe bien entre eux, elle ne va pas se risquer sur un terrain peut être minés pour l’instant.

La seconde partie fut acrobatique !! Seconde partie de la conversation, non mais qu’est ce que vous allez chercher ? Charlie s’étant lancé dans une explication assez singulière et plutôt complexe. Bethany porta alors toute son attention sur le jeune homme et ses explications, tirant parfois une petite grimace.

" Ha ! C’est donc ainsi que tu vois les choses ? "

Elle laissa échapper un petit rire, rien de moqueur, elle était juste amusée car le jeune homme semblait soulager et même fier de son explication.

" Et bien si ça peut te rendre unique alors pourquoi pas !"

Beth’ est fan de musique, elle n’est pas musicienne, bien qu’elle possède une guitare et qu’elle sache aussi en jouer, elle est plus fan dans le sens ou la musique est omniprésente dans sa vie, et qu’elle aura beaucoup de mal à vivre sans cela. Elle aime découvrir de nouveaux groupes ayant un penchant pour les britanniques, elle aime aussi les classiques du Rock, car oui son style musical favori n’est autre que le Rock, et c’était donc sans surprises qu’elle reconnu les Kooks, mais elle fut en contre partie un peu surprise de voir que Charlie les connaissait également. Il avait raison, elle ne risque pas d’avoir ces soucis et la remarque de Charlie lui tira un rire, par contre elle n’aimerait pas être à la place de la fille hein !

"Plus sérieusement, je connais peu de monde qui connaisse les Kooks, je suis assez contente de pouvoir enfin rencontrer une personne qui semble s’y connaître …"

Et avoir de bons gouts musicaux qui s’accordent avec les siens. Le barman avait rejoint les techniciens qui semblaient bien prit par l’installation de cette salle, c’est alors que Bethany afficha l’un de ses plus beaux sourires en écoutant la proposition que lui fit Charlie, hochant légèrement la tête en regardant le jeune homme tout en gardant son sourire.

" Oui, ça sera avec plaisir !"

Ecouter de la musique fait un bien fou à Bethany, ça la calme, la fait pleurer, la fait trembler, lui évoque des histoires... C'est vraiment quelque chose dont elle ne pourra jamais se passer.
La musique est l'une des choses que Bethany aime le plus au monde, elle a donné à plusieurs personnes une raison de vivre, parfois même au niveau historique. Elle peut s'étendre jusqu'a l'infini et nous faire rêver encore et encore. Sans la musique je pense que l'homme serait resté dans son coin et n'aurait jamais montré son génie artistique auditif.
« La musique est un langage ». C'est en effet une manière assez subtile de faire transiter et retranscrire des émotions que l'on ne peut pas exprimer par la parole qui parfois se fait beaucoup trop pauvre dans le domaine des sentiments par exemple, alors qu’une simple chanson, contenant de simple paroles, une mélodie, peuvent exprimer un trop grand lot de sentiments, contrairement à la parole sans accompagnement. Pour Miss Turner, la musique, agit comme un traducteur et un amplificateur d'émotions. C'est une science qui permet d'exprimer des choses qu'aucun autre moyen de communication ne peut retranscrire. C'est une sorte de langage universel sans lequel l'être humain ne serait pas complet. Et puis, la musique rassemble les gens, malgré toutes les différences qu’ils peuvent avoir, malgré leurs différents vécus, malgré le fait qu’ils ne se soient jamais connu, la musique les unit, elle efface toutes leurs différences, toutes les marges qui peuvent exister entre les gens, c’est universel, c’est unique. Et c’est ce que vient rechercher Beth’ dans ce genre de festivals, ou encore dans des concerts musicaux, mettre un terme aux frontières et vivre en harmonie avec tout le monde, c’est ainsi que devrait fonctionner le monde, mais ceci est beaucoup trop beau pour être vrai, alors elle continue à rêver à un monde meilleur.
Les paroles de Charlie étaient tellement véridiques et si tristes aussi, oui elles étaient triste parce que, notre société comme le dit si bien le jeune homme est une société formater, basé sur les apparences, les préjugés, « sourit et tais-toi », ça correspond si bien à notre monde actuel.

" C’est exactement ce que je pense et j’ai l’impression que cela ne fait qu’empirait, que les choses ne changeront jamais, non pas juste dans notre société mais dans un monde qui ne fonctionne à présent que sur ces notions …Parfois je me dis que nous vivons réellement dans un monde de plus en plus pourri.. "

Alors que Charlie se contentait de généralisé cela sur la société, Bethany elle le globalisa en citant le monde en entier, sans se retenir pour donner son avis et exprimer sa peur de voir cette situation se dégrader, vivre telles des machines et répondre à des critères qui ne nous représentent guère, ça faisait vraiment peur d’une certaine façon. Mais c’était tellement vrai, que d’hypocrisie, que d’intolérances, que des préjugés, cela devenait de plus en plus étouffant, voir même carrément malsain.

Mais l’ambiance reprit le chemin qu’elle avait délaissé durant quelques secondes, c'est-à-dire que Bethany ria à nouveau, apparemment, Monsieur Foster n’est pas toujours compris lorsqu’il se lance dans des explications.
Encore une fois elle se sentit proche du jeune homme, proche dans le sens ou ils pensaient vraiment la même chose, ils avaient même des gouts similaires, Charlie est sans aucun doute l’une des rencontres les plus agréables que Beth ‘ a pu faire jusqu’à présent, car il lui a suffit de quelques minutes pour qu’elle se sente totalement à l’aise auprès du jeune homme, alors que d’habitude, elle prend bien plus de temps pour prendre finalement ses aises.

Souriante, elle hésitait avant de répondre à Charlie, laissant même place à une petite grimace.

" Question très difficile, je pense que chaque chanson possède une particularité qui la rend tout autant agréable que les autres…Mais je crois que tu attends de moi un titre et donc je vais dire…Hum, « Ooh la » et « See The World » et « Sofa Song » et « Seaside » et tous le reste "

Elle fit de gros yeux avant de ne pouffer de rire comme une gamine.

" Non c’est trop dur ce que tu me demandes, enfin c’est en ce moment l’un de mes plus grands coups de cœur vois tu, c’est assez dur de ne donner qu’un titre… D’ailleurs, je te retourne la question "

Elle avait un petit air de défit qui se dessina sur son visage, attendant impatiemment la réponse de Charlie.

" Pas vraiment, je comptais à vrai dire faire le tour de tout le quartier et découvrir ce que le festival a à nous offrir…A moins que… tu as un autre plan ?"

Elle ne voulait surtout pas imposer son programme, de toute façon, il y aura de la musique partout ce soir.

Pourquoi les apparences sont si importantes dans notre société ? Pourquoi ont-elles un si grand rôle ? De plus en plus d'hommes et de femmes se soucis de leur apparence physique et essayent de ressembler aux un des autres. C’est bien triste, mais notre apparence physique est la première chose qu'on présente au monde, un peu notre carte de visite. L'esprit ne se voit pas, il faut du temps pour le connaitre, alors que le physique est immédiat. Les gens sont de plus en plus formatés, ils ne se contentent plus que du visuel, l’apparence joue à présent un rôle principale, ou le principale tout court. Le problème est que cela donne de certains préjugés, les gens disent qu’ils ne jugent pas mais ils font seulement preuve d’hypocrisie en faisant cela car la société est hypocrite, le monde est entrain de le devenir totalement. Tout ce qui se distingue, choque, dérange, n’est pas apprécié, est critiqué, jugé. Pour pouvoir être en paix, il faut suivre les modèles, qu’on se ressemble tous, que tout le monde soient parfait mais, personne n’est parfait ! Alors, chercher à se mettre en valeur et à présenter un physique attrayant, même si c'est pactiser avec le diable est devenue une règle qu’une grande majorité se met à appliquer et à suivre, effaçant même leur propres personnalités pour pouvoir mieux s’intégrer, se faire facilement une place parmi les autres, être reconnu. Mais être reconnu pour quoi exactement ? Pour avoir acheté la même veste que la plus grande bimbo du lycée ? Etre reconnu pour avoir fricoter avec l’élite sans cervelle ? Etre reconnu pour avoir choisit de fréquenter celas et non les autres ? Etre reconnu parce qu’on fait comme tout le monde ?
Beth’ n’est définitivement pas de cet avis, souffrir d’un cliché de tête de turc, elle sait ce que c’est, souffrir parce qu’elle est la fille banale, elle connaît trop bien cela. Mais le plus important pour elle est qu’elle s’accepte telle qu’elle est avec ses défauts et ses qualités, l’important est d’être entourés d’une poignée de gens qui ne la laisseront jamais tomber, le reste, elle s’en fiche à présent, même si, son manque de confiance en elle est surtout dû aux regards des autres.

" C'est la société du paraitre par excellence, le superficiel est à présent politiquement plus correct. Le pire pour moi c’est l’hypocrisie qui gagne de plus en plus les gens, je crois que le futur sera malheureusement bien pire, comme tu le dis ça ne fera qu’empirait…Les prochaines générations seront …enfin, je n’ose même pas imaginer cela…"

Bethany avait un air de déception, c’était triste et désolant, elle était déçu par le monde dans lequel elle vit, déçu par les gens et même déçu par elle-même. Mais ça lui faisait du bien, quoi donc ? Le fait de rencontrer une personne avec laquelle elle peut sérieusement parler d’un sujet comme celui-ci, elle se sentait bien car ses pensées s’accordaient parfaitement avec celle de Charlie, ils s’entendaient sur beaucoup de choses et cela rendait le contact facile entre eux, elle était elle-même et certainement qu’il était lui-même aussi.

Heureusement qu’il y avait la musique, elle leur permit de changer de cap et de discuter de quelque chose de bien plus « joyeux » que la tournure que prendra le monde plus tard. Elle attendait avec impatience d’entendre la réponse de Charlie, oui elle avait du mal à choisir un seul et unique titre des Kooks, elle avait finit par en prononcer quatre en premiers lieu, celles sans doute qui se détachaient le plus des autres à son égard, mais elle avait finit par lui avouer que décidemment elle les adorait toutes, car chaque chanson, chaque texte, chaque mélodie, chaque riff de guitare, chaque placement, chaque arrangement, donnait un univers particulier à tous les titres présents sur l’album.

" Je remarque tout de même qu’apparemment, trois de leurs chansons sont présentent en premières positons dans non esprits.."

Souriante, elle parlait bien sur de « Ooh la », « See The World »» et « Seaside » que Charlie cita également, elles étaient tout compte fait celles qui venaient spontanément dans l’esprit de chacun d'entre eux avant toutes les autres. Ah, encore un point en commun, dites moi donc, je pense de plus en plus que ses deux là sont fait pour s’entendre !

" Hum, tu fais du psychisme ou tu lis dans les pensées des autres ? "

C’était dit avec humour et sourire, elle insinuait par là qu’elle-même aimerait également tenir jusqu’à ce que plus aucun musicien ne se tienne correctement debout sur une scène, elle voulait profiter de cette soirée pour s’évader et faire plaisir à ses oreilles, oublier et s’accorder un peu de temps pour elle. Elle voulait également sous-entendre qu'il lui semble qu'ils ont pas mal de points communs.

" Non merci, si je bois encore autre chose je risque de…."

D’aller aux toilettes pour vomir ? Elle avait peur en faite que trop boire ou trop manger pousseraient encore plus les manifestations de ses nausées, mais elle n’allait tout de même pas dire cela à Charlie, arf ! ça serait..mal placé ?

" Je n’ai plus trop soif et puis il est presque 19h, je me réserve pour les stands qui pourraient prendre place dehors... Sait on jamais "

Elle se rattrapa de cette façon, sourire en coin tout en replaçant ses cheveux, presque gêné d’avoir faillit laisser sortir quelque chose qu’elle voulait garder pour elle pour le moment.

C’est indéniable, nous vivons dans un monde matérialiste, ou rien n’a plus aucune importance que l’apparence, quelle banalité que de ne s’arrêter à cela et rien qu’à cela, ne juger les autre que par le physique et le reste à la poubelle. Matérialiste car l’argent a une place primordial, plus on en a, plus on en veut ! L'argent ne représente qu'une nouvelle forme d'esclavage impersonnel à la place de l'ancien esclavage personnel. Après tout Lénine disait bien : Dans une société fondée sur le pouvoir de l'argent, dans une société où les masses laborieuses végètent dans la misère, tandis que quelques poignées de riches ne savent être que des parasites, il ne peut y avoir de liberté réelle et véritable. Il avait drôlement bien vu. La tournure que le monde prend ne pourra jamais faire marche arrière, il est trop tard, alors que certains survivent au lieu de vivre, d’autres font tout le contraire mais ne savent vraiment pas profiter de la vie au sens de Bethany. Parce que si boire jusqu’à en oublier son nom, se droguer, et acheter un jean à 200 $ c’est profiter de la vie ! Alors oui, je confirme que notre monde est corrompu, que les meilleures choses de la vie ne sont que secondaires.
Alors qu’elle avait une expression digne d’un enterrement, Charlie lui au contraire laissa apparaître un sourire sur son visage, sans doute que ce sujet de conversation était un peu trop « sinistre » pour s’y attarder. Elle donna un simple hochement de tête à sa réponse, les yeux posés sur le bar, elle serra les lèvres comme pour laisser apparaître un sourire désolé, mais désolé pour quoi ? Pour que ce qui vient d’être dit, elle aurait aimé vivre dans un monde meilleur, mais on ne peut pas tout avoir dans la vie hein, il faut savoir comment s’adapter à toute chose, à toute situation, et Charlie avait raison, peut être même qu’ils assisteront à la totale « chute » de ce monde, c’est ce qui rend Bethany si triste.
Mais pensons au moment présent, c’est ce qu’elle se disait, c’est peut être ou voir sûrement pour ça qu’il faut profiter des bons moments, de l’instant présent comme le dise certains, surtout si l’avenir nous semble si embuché.

Il avait raison, c’était le jour ou le festival allait être lancé, ou la musique allait habité la ville pour un week-end entier, et ça c’est une bonne chose, Beth’ sourit à nouveau au jeune homme, il n’avait rien de mieux que la musique pour redonner un peu de bonheur aux gens, pour les accompagner dans les joies, les peines et tout ce qui conduit leurs vies.

" Tout à fait d’accord, ça serait une perte de temps, impossible de les laisser gâcher une soirée qui promet d’être pleine de bonnes surprises ! "

Et la première surprise, Beth’ l’a déjà connu. Et oui, elle voit sa rencontre avec Charlie comme une bonne et agréable surprise. Pourquoi ? Parce qu’elle rencontre enfin le mystérieux jeune homme pour qui sa cousine semble avoir de l’intérêt, mais surtout, parce qu’elle vient de faire la connaissance d’un jeune homme tout à fait charmant, sympathique, qui semble garder les pieds sur terre, un jeune homme généreux et qui partage pas mal de points communs avec elle.

Il n y avait aucun besoin de chercher de grands arguments pour convaincre l’autre ou pour expliquer son point de vue. La discussion était agréable et ça passait facilement. Comme par exemple pour les Kooks, ils sont d’accord sur le fait que leurs chansons ne sont pas justes bonnes à l’écoute mais complètement grandioses.

" C’est dommage qu’ils ne soient pas plus connus que ça chez nous, assister à l’un de leurs concerts ne m’aurait pas fait de mal ! "

Son sourire montrait que ça lui aurait fait tellement de bien ! Peut être qu’avec le temps les Kooks finiront par se faire un nom aux États-Unis comme c’est le cas en Grande-Bretagne ou en Europe.

" Ah ? J’étais certaine qu’il y avait quelque chose ! "

Lança Beth’ en riant avec un air étrangement confiant. Si seulement on pouvait lire dans les pensées d’autrui, la vie serait peut être plus facile, ou alors c’est le contraire qui se produira, difficile à dire, ça fait partie de l’inconnu, du mystère.
Elle ignorait ce qu’il lui avait prit de laisser sortir cette phrase de sa bouche, elle était encore gauche dans certains de ses gestes, dans certaines formulation de phrases, peut être que le fait d’être bien à l’aise en compagnie de Charlie la laissa presque révéler ce qu’elle tient encore à garder pour elle. Elle se rattrapa, et le sourire de Charlie lui disait presque qu’il comprenait, qu’elle n’avait pas à s’inquiéter, comme s’il avait deviné qu’elle faillit dire quelque chose qu’elle ne souhaitait pas dire.

" Non, je suis à vrai dire pressé de voir ce qui se prépare à l’extérieur !"

Elle était aussi curieuse de voir comment finiront les installations maladroites qui se déroulent dans ce bar, mais l’envie de errer dans les rues du J&B and M était bien plus forte, et puis, sa montre indiquait 19 h. Elle prit son sac, et « sauta » de son tabouret, toute souriante.

Il y a des moments ou l’on cherche à trouver la solitude comme un ermite, un choix délibéré, celui de faire une sorte de retraite hors du monde de l'action, se retrouver dans le silence, ce qui nous ramène à affronter notre solitude en face. Pour celui qui traverse une période de confusion, qui se sent oppressé par une vie pleine de tensions comme Miss Turner, le besoin de solitude a un sens. Il ne faudrait pas voir seulement dans le choix du reclus une sorte de fuite du monde. Personne n'est coupé du monde, nous vivons toujours dans le Monde, l'ermite comme le citadin actif. Mais passer plus de temps seul, sortir seul, prendre du recul, c’est ce dont a besoin Beth’, ou plutôt, c’est ce dont elle pense avoir besoin plus qu’autre chose. Combien de fois les gens ont pu lui demander : « ça va ? », « T’as l’air bizarre », « quelque chose ne va pas Bethany ? », « Qu’est ce qu’il y a ? Qu’est ce qui se passe ? ». Elle n’a pas envie d’entendre toutes ces questions surgirent l’une après l’autre, elle ne veut pas en entendre parler car elle ne se sent tout simplement pas prête à parler de ce qui la tracasse. Elle peut se forcer à le faire, mais à quoi bon se contraindre ? Il faut qu’elle arrive au point ou elle fera cela d’elle-même, naturellement, sans ressentir une pression, sans obligations. Elle sait qu’un jour ou l’autre, ce trop grand lot d’émotions et de tracas qui la gagne de jour en jour finira par éclater. Mais pour l’instant, elle faisait ce qui lui semblait être la meilleure chose à faire, garder tout celas pour elle, garder ses craintes passées et présentes pour son compte.

Paradoxalement, ce qui poussa Beth’ à quitter son appartement aujourd’hui même était cette solitude, elle se sentait prisonnière de ces murs qui tiennent cet immeuble debout. Elle avait beau colorés l’appartement, changer de décors, rien à faire, tout avait une seule et unique couleur pour elle, une couleur qui bâtissait petit à petit un nuage gris virant au noir sur sa tête, elle pleurait, se maudissait même, elle se sentait perdue, elle se sentait seule dans cet appartement, à dire vrai, plus elle y restait, plus elle y pense, plus elle essaye d’oublier, plus elle y pense. C’est alors qu’elle finit par sortir, est ce le hasard qui voulu que Beth’ tombe sur l’affiche ? Qu’elle se rappel à cet instant précis ou elle se sentait mal qu’il y aura de la musique ce soir à Undercity ? Et puis, est ce le hasard qui fit qu’elle choisit ce bar et non un autre ? Est-ce le hasard qui fit qu’elle oublia son porte-monnaie mais qu’un gentleman lui paya son verre ? Est-ce un hasard que le gentleman en question se nomme Charlie Foster ? Qu’il soit le mystérieux jeune homme qui fut prit en photo aux cotés de Sunday ? Est-ce un hasard si ces deux là s’entendent autant sur tellement de points ? Hum, ça fait un peu trop de hasard ne pensez vous pas que comme le dit si bien Bethany, ils se seront rencontrés un jour ou l’autre, destin vous dites ? Peut être, ça dépend de la notion que vous avez de destin qu’il ne faut surtout pas confondre avec futur ou destinée.

Si dans un autre temps, dans une autre vie, Bethany et Charlie se seraient rencontrés, sachant que dans ce temps, il n y avait ni Sunday, ni Tony, et bien je suis presque sur qu’il y aurait pu y avoir bien plus qu’une simple sympathie entre eux, je ne vais pas approfondir dans ce sujet car ce n’est vraiment pas la peine de le faire, nous ne sommes pas dans cet autre monde, cet autre temps, nous sommes dans la réalité, et cette réalité n’est pas si mal ! Je dirai même que si la journée de Beth’ a mal commencé, il y a des chances qu’elle se finisse sur une excellente note. Non, il était inutile de parler de sujets qui fâchent ou qui donnent lieu à des pensées loin d’être positives. Il y avait de la musique dans l’air, et cela durera longtemps, alors ! Profitons du bon moment, il se fait rare par les temps qui courent.

" La musique est bien une rare chose à avoir cette capacité de nous transporter, nous faire voyager et nous changer du train-train quotidien. Oui, il serait difficile de voir cette soirée mal se passer. "

Bethany avait un sourire, pas l’un de ces sourires rassurants, menteurs, pas un sourire qui joue le rôle du masque, pas un sourire traître, pas un sourire timide, c’était tout bonnement un sourire sincère, spontané, elle était bien, et c’est une bonne chose pour elle que de se sentir bien, ce n’est pas de la solitude dont elle a forcément besoin, mais juste, de quelques moment comme celas, ou elle est elle-même ou le temps semble avoir retrouver son bon contexte, elle ne souffre pas, elle ne pense à rien d’autre que du positif.

" Six mois ? Je tiens le pari, mais je te préviens tout de suite, je veux être au premier rang, comme les groupies ! "

Elle plaisantait ou c’était plus une façon de dire que s’ils viennent réellement, elle aimerait beaucoup y aller avec Charlie, ou qu’il y soit là-bas lui aussi.

Il n y avait plus aucune raison pour s’attarder ici, bien que le Jukebox était un fort bon point pour ca bar, mais la machine proclamera bientôt silence pour laisser la chance aux artistes qui se produiront ici.

Elle quitta son tabouret, Charlie en fit de même, à la question du jeune homme, Beth’ acquiesçait d’un sourire, un hochement de tête l’accompagnant, suivie d’un grand oui sonore.
Galant, Charlie la laissa sortir en premier, le remerciant, Beth’ franchit le pas pour mettre pied sur l’extérieur, et je peux vous dire qu’elle fut agréablement surprise de voir que ça bougeait déjà pas mal à l’extérieur.

" Ouh ! Il y a déjà pas mal de monde ..."

C’était presque inutile de dire cela tellement c’était flagrant, se tournant brièvement pour regarder Charlie, elle finit par dire nostalgiquement.

" C’est vraiment une superbe idée ce festival ! C’est ce qu’il fallait à cette ville !! "

Prenant une grande inspiration, laissant place à un nouveau sourire, il était à présent tant de tout parcourir.

Savez-vous quand la Nouvelle-Orléans a vu le jour ? Non ? Alors allons faire un petit voyage pour comprendre un peu mieux l'histoire de cette ville, de ces terres et l'importance que joue la musique dans tout cela. Fondée en 1718 dans la colonie française de Louisiane, La Nouvelle-Orléans a connu un brassage de populations sans équivalent depuis trois siècles. D’abord espagnole, puis française, la région a été ensuite cédée aux Etats Unis par Napoléon. Si on ajoute à cela l’exode massif d’acadiens vers la Louisiane, après leurs expulsions en 1755 par les troupes anglaises, celui des populations antillaises, la ville n’a cessé de s’enrichir des différentes migrations. A l’image de sa population, sa musique s’est enrichie elle aussi de ces différents apports. Pour beaucoup La Nouvelle-Orléans c’est d’abord le berceau du jazz. Mais c’est aussi un haut lieu de festivités marqué par le sceau du célèbre carnaval de Mardi Gras, la Nouvelle-Orléans n’a cessé de fasciner et d’inspirer voyageurs, artistes et aventuriers en tout genre. Tous ceux qui ont mit les pieds sur le sol orléanais savent qu’il est difficile de ne pas être séduit par la beauté de l’architecture, l’atmosphère à la fois festive et mystérieuse de la ville et l’authentique gentillesse des gens. Bien au-delà des clichés, la Nouvelle-Orléans offre au visiteur une Histoire et une culture forte, riche et unique.
Tennessee Williams ne s’y est pas trompé, en venant humer l’air de la ville pour écrire son chef-d’œuvre : Un tramway nommé désir. Cette pièce qui révéla Marlon Brando, une pièce qui sera cinq ans plus tard projeté sur grand écran, un film au cœur même de la Nouvelle-Orléans. Bethany apprécie beaucoup ce film. Un film mythique, mais avant tout pour elle, c’est une histoire triste, même si…non on ne va rien dire pour ne rien révélé mais c’est un film avoir pour les différents sujets abordés, pour les dialogues très bien écrit pour la prestation des acteurs qui est tout simplement grandiose. Certains films deviennent des classiques en raison de la qualité des acteurs. Ainsi, Un tramway nommé désir n'aurait sûrement pas traversé les siècles si cela n'avait été de Vivien Leigh et de Marlon Brando.

Mais bref, inutile de s’attarder là-dessus, revenons en plutôt aux deux jeunes gens que l’on suit depuis un moment. Charlie Foster et Bethany Turner, le hasard a fait qu’ils se soient rencontrés aujourd’hui même, le jour du lancement du festival de Jazz, le premier depuis Katrina. Les gens pourront ainsi mettre un trait sur l’amertume et sur la tristesse qui assombrissent leur cœur, au moins durant ces jours ou la musique régnera comme il se doit sur cette ville. Il aurait difficilement trouvé mieux lui dit-il ? Bethany eut un simple sourire comme réponse, plus elle discutait avec lui, plus elle se sentait à l’aise. Charlie avait quelque chose qui inspirait confiance, elle est incapable de dire ce qu’est cette chose mais elle est bien là, elle le sait. Au-delàs du fait qu’ils s’entendent sur de nombreux points, c’était comme si elle l’avait toujours connu. C’était bien, mais ça lui faisait également peur quelque part, je ne saurais vous dire pourquoi ou ce qui lui faisait précisément peur dans le fait qu’elle se sente si à l’aise à ses cotés. Un mystère, Beth’ peut être vraiment difficile à comprendre parfois.

" Très bonne idée, j’avoue que je n’aurais jamais pensé à le faire !"

Cette phrase fut dite sur le même ton que celle que prononça Charlie au sujet des groupies. Evidemment que Bethany était loin d’être une groupie, à vrai dire, au fond, la proposition de Charlie était très tentante, chose qu’elle n’hésita pas à confier.

" Je dois dire que c’est même assez tentant…"

Mais elle hocha un moment négativement de la tête en riant légèrement, il ne fallait pas qu’il fasse attention à tout ce qu’elle prononce, pas envie de la voir devenir un Serial Killer…de groupies, ça ne le fait pas vraiment.

A présent, ils quittèrent le bar, Bethany fut surprise par le monde, en faite, elle ne s’attendait pas à voir autant de personnes aussitôt, il était à peine 19h passé et les rues et ruelles du quartier étaient déjà toutes pleines à craquer. Mais cette image lui fit du bien, ça lui fila une bonne humeur, sensible aux bonheurs comme aux malheurs des autres, un point faible qui la rend par moment que trop fragile. Mais elle n’était pas fragile à cet instant, elle était juste…bien, très bien même. Elle se tourna vers Charlie, posant ensuite son regard sur la main qui lui tendit. Il n’y avait pas d’autres choix pour pouvoir traverser cette foule et ne pas s’y perdre une fois dedans, c’est alors souriante que Bethany lui tendit la main, hochant de la tête pour dire qu’ils peuvent y aller.

Marchant tant bien que mal parmi tous ces gens, l’oreille de Bethany fut attiré par un son qui lui était familier, elle serra légèrement sur la main de Charlie pour qu’il se tourne vers elle, d’un simple geste de la tête, elle lui demanda de la suivre, pour arriver devant une scène. Un groupe, inconnu, reprenait majestueusement bien "Hallelujah" de Leonard Cohen, reprise par Jeff Buckley. A vrai dire, Bethany était une grande fan de Jeff Buckley.

" J’adore Jeff Buckley…"

Murmura t-elle à l’oreille de Charlie avant de ne se tourner vers le petit groupe. Elle était comme émerveillé, cela fait bien longtemps qu’elle n’avait pas ressentit ce genre de frissons, les larmes lui montèrent à la surface des yeux. Cette chanson faisait ce genre d’effet à plusieurs personnes mais pas à Bethany, elle l’adorait, mais jamais elle n’avait encore pleuré en l’écoutant, bizarrement, aujourd’hui, elle l’a ressentit plus…brusquement ? Difficile à dire…

Etonnant de voir comment la mélodie de « Hallelujah » a pu se démarquer de tout le bruit présent dans les rues et ruelles du quartier ce soir là pour Bethany. C’était comme un chant de sirène qui se distinguait des « faux appels ». Cette chanson est connue un peu partout dans le monde, les reprises sont nombreuses, mais celle de Jeff Buckley se démarque des autres car elle est la plus profonde, la plus magique, celle qui suscite le plus d’émotions. Bethany trouve l’original un peu trop soporifique bien que sans Cohen il n y aurait jamais eu de reprise venant de la part de Buckley qui a le don de faire frissonner Miss Turner par sa voix et son talent.
Pourtant, la véritable histoire et signification de la chanson n’est pas des plus saine car on pourrait le croire avec la mélodie et les « Hallelujah ». Les paroles de la chanson sont en réalité l’histoire d’un « péché ».
Car oui, elle fait référence à la Bible, plus précisément un passage de l'ancien testament. On y parle donc de David (le David de David et Goliath). Il était un prophète choisi par Dieu, il devient un roi d'Israël juste et admiré. Or un jour, il voit par l’une des fenêtres de son palais une très belle femme se laver nue sur une terrasse. Il tombe étrangement, immédiatement amoureux de cette femme, et décide de la rencontrer. Elle est mariée avec un général de son armée qui est à la guerre. David couche avec elle et elle tombe enceinte. Il rappelle alors le mari de la jeune femme pour une permission afin que l'on puisse croire que l'enfant est de lui, mais le général, dévoué et fidèle envers son roi refuse d'abandonner son armée. David décide donc de l'envoyer au front pour qu'il soit tué par l'ennemi. C'est ce qui arriva. David épouse alors cette femme. L'enfant nait, mais Dieu décide de le laisser mourir car il est le fruit du péché. David évidemment perd les faveurs de Dieu à cet instant.

Pourquoi je raconte ça ? Et bien, vu qu’on en parle autant en profiter pour donner l’origine de la chanson. Mais, je ne vais pas vous saouler plus longtemps soyez en rassurés. Bethany était plus touchée par se que dégageait la mélodie et la voix de Jeff posé sur cette chanson que par autre chose. Le fait qu’elle traverse une période pleine de questionnement en tout genre la rendu plus encore plus sensible à cette musique. Perdu avec sa grossesse, seule sans Tony qui enchaîne les voyages et les stages et qu’elle voit donc de moins en moins, partagé car elle ne sait pas si elle doit révéler ce qui la tracasse, Bethany se sent de plus en plus exclus de tout. Même si elle sait que ses amis seront là pour elle, même entouré, elle se sent seule, même lorsqu’elle recherche elle-même la solitude, elle s’en lasse rapidement. Le fait que ce groupe devant lequel elle se retrouve joue aussi bien cette chanson à contribuer ou à pousser toutes les émotions qu’elle ressentait présentement à se produire en forme de larmes. Elle venait de craquer, devant Charlie, elle se sentait un peu stupide sur le coup, ce jeune homme venait de lui proposer de passer cette soirée festive avec elle, et que fait-elle ? Elle se comporte telle une madeleine devant un film à l’eau de rose. Le fait que Charlie parle de la chanson « Last Goodbye » avait un rôle à jouer dans les larmes qui coulaient tout au long des joues de Beth’. Non franchement, elle adore cette chanson, mais il faut bien avouer que les paroles sont si tristes, à dire vrai, j’ai l’impression que maintenant, Bethany se retrouve un peu dans toutes les chansons tristes qu’elle apprécie, bizarre n’est ce pas ?

Le bon point est : Charlie n’est pas partie en courant ou ignorait totalement Bethany à cet instant, au contraire, il se comporta comme un véritable ami ce qui est pour certains plutôt ironique d’utiliser ce terme car ils ne se connaissent que depuis quelques heures, mais c’était pourtant vrai. Le fait qu’elle ressente la présence de quelqu’un à ses cotés à cet instant précisément lui donne un peu plus de confiance, elle se sent tout bonnement moins seule. Elle n’avait pas prononcé un mot, pas un seul, un simple hochement de tête fut donné de sa part lorsque Charlie lui demanda qu’ils reviendraient plus tard.
Se sentant quelque part un peu gêné de s’être ainsi laissé aller, Bethany suivit Charlie la tête carrément baissé, tout ce qu’elle regardait n’était autres choses que ses pieds levant juste la tête pour ne pas bousculer quelqu’un ou se faire bousculer. Elle eut l’étrange impression qu’ils étaient à présent dans un emplacement ou le brouhaha venait de diminuer. Les notes de « Live Together » D’Oasis le fameux groupe mancuniens se firent entendre. Bethany venait de sécher totalement ces larmes. Je trouve qu’il y a quelque chose de vraiment bizarres dans ce qui est entrain de se produire, connaissez vous cette chanson d’Oasis ? Connaissez-vous les paroles ? Parce que, le refrain colle parfaitement bien avec Charlie et Bethany, parfaitement bien avec la situation.



Était-elle toujours vivante ? A cette question, Beth’ se tourna vers Charlie d’un sourire discret mais purement sincère elle acquise.

" Avec un titre comme Live Forever ! Comment ne pas l’être ? "

Détourant son regard pour le porter sur la scène et les musiciens, Bethany se sentait toujours aussi gêné, mais il était inutile de l’être, Charlie semble être le genre de personne bien compréhensive.

" Avec des chansons pareilles, je me dis que ce n’est pas pour rien si les frères Gallagher sont parfois si arrogants "

« Nous sommes un putain de groupe de rock & roll et je suis une putain de rock star. » disait Liam Gallagher pour ne citer que cet exemple parmi tant d’autres.

" Tu ne trouves pas que…les paroles sont plutôt proches de …"

Elle fit un geste qui voulait dire « toi et moi », elle ne savait pas comment exprimer cela, elle voulait juste partager ou disant confier à Charlie de l’impression que lui donnait cette chanson à ce moment.